Jamet le dimanche !
Dimanche 13 septembre
Dominique Jamet, vice-président de Debout la France depuis 2012 mais également journaliste depuis… toujours tient chaque semaine sur le site de Debout la France une chronique où il commente très librement l’actualité politique.
« ET CA CONTINUE ENCORE ET ENCORE… »
« 24000… 40000… 120000… 160000… 160000 une fois… 160000 deux fois… 160000… 200000… 220000… J’ai 220000 à mon Sud. 220000 une fois… 220000 deux fois… J’ai 300000 à mon Est… Personne ne dit mieux ? … 300000 une fois… 350000… 350000… 400000… J’ai preneur pour 400000 !… »
A la Bourse des migrants les enchères montent à vue d’œil et la marée aussi, de jour en jour, presque d’heure en heure. Les vieilles digues ont cédé, les vannes sont ouvertes. La bonne nouvelle s’est répandue à la vitesse de l’éclair, au rythme des journaux télévisés, des bulletins d’information, de la radio, des tweets, des téléphones africains, asiatiques et bien entendu arabes, partout où la misère, la faim, la peur et la guerre campent aux lisières du monde occidental. Dépassant toutes les prévisions, a fortiori toutes les imprévoyances, un flot pitoyable et torrentiel déferle sur l’espace Schengen.
L’Allemagne, sans être en première ligne, est le but du plus grand nombre de ces candidats à l’exil et au refuge qui vont répétant : « Alemania ! Alemania ! » avec la même ferveur et les mêmes yeux brillants que les centaines de milliers de pauvres hères venus de Russie, d’Allemagne ou d’Italie au tournant des 19e et 20e siècles, qui psalmodiaient en découvrant la statue de la Liberté : « Amerika ! Amerika ! ».
L’Allemagne de madame Merkel possède la capacité et se trouve dans la nécessité de recevoir, de loger, d’employer jusqu’à 800000 migrants dès cette année et, s’il faut en croire le vice-chancelier Sigmar Gabriel, plus de 500000 par an dans les années à venir.
Berlin n’a pas seulement vu dans sa politique d’ouverture l’occasion d’une fabuleuse opération de relations publiques qui redorait l’image dégradée de son gouvernement, faisait oublier sa dureté récente dans le dossier grec, mais surtout effaçait enfin des souvenirs plus lointains mais encore très présents dans la mémoire des peuples du continent et du monde entier. La voilà devenue le symbole de la générosité, de la tolérance, de la solidarité, bref de l’humanisme. A bon compte, puisque sa situation économique comme sa situation démographique lui imposaient en tout état de cause cette attitude, à tous égards avantageuse.
Allons donc au-delà des postures, des façades et des hypocrisies. Ce que peut se permettre, je dirai même ce que peut s’offrir l’Allemagne merkelienne, avec son budget excédentaire, son industrie florissante, sa fabuleuse balance commerciale, n’est pas à la portée du premier Etat venu. Quel autre pays européen est présentement à ce niveau, qui d’autre, après avoir absorbé sans douleur 450000 migrants depuis le début de l’année pourrait allègrement consacrer 6 milliards d’euros, ouvrir 150000 places dans les centres d’accueil et offrir autant de postes de travail aux nouveaux venus ? Pas les Pays baltes, pas la Slovaquie, pas la Hongrie, pas la Pologne. Et pas non plus la France, hélas. Pas la France de messieurs Chirac, Sarkozy et Hollande, pas la France démographiquement en pleine santé, mais économiquement endettée, affaiblie, décadente, socialement et politiquement fragile, pas la France des 5 millions de chômeurs et de précaires, la France des 2 millions de mal-logés, la France des 700000 sans-abri.
Il y a une disproportion criante, qui risque malheureusement de durer, entre nos capacités en tant que pays d’accueil et la pression croissante de ceux qui frappent à notre porte. C’est dommage mais c’est ainsi et ce n’est pas en nous alignant dans ce domaine sur la politique des quotas que prétendent nous imposer Monsieur Juncker et Madame Merkel que nous résoudrons un problème qui dépasse si visiblement nos dirigeants alors que nos centres d’accueil avec leurs 25000 places disponibles sont depuis longtemps saturés.
Répétons-le sans nous lasser : il y a urgence d’ordre public et social à réviser ou à suspendre les accords de Schengen de façon que nous retrouvions, avec le contrôle de nos frontières, la maîtrise des mouvements de populations. A moyen terme, l’irrépressible flux des migrations ne se tarira que si l’Occident aide leurs pays d’origine à retrouver les chemins de l’ordre et de la prospérité. Concrètement, ce n’est qu’en se décidant enfin à organiser la lutte de la civilisation contre les barbares, c’est-à-dire en entreprenant d’éradiquer partout où il étend ses métastases, le cancer islamiste, que nous résoudrons la crise dont il est la cause principale. Et la solution, quelque acharnement que déploient les uns et les autres pour nous persuader du contraire, est d’ordre militaire.
Dominique Jamet